« Elle est toute petite ! » *

 

« Hey tema mec, elle est toute petite ! »

« Regarde regarde la petite comment elle marche c’est trop drôle elle est toute petite ! »

Et j’ai rien dit.
Mais bordel qu’est ce que ça m’a fait mal.

Ça faisait bien depuis le collège que j’avais pas ressenti ça, qu’on ne s’était pas moqué de moi. Le COLLÈGE putain.

Les larmes me sont montées direct alors que quelques secondes avant, à peine sortie de chez moi, je me disais que j’étais vraiment bien et heureuse aujourd’hui.

Suite à ces mots je me disais mais non je ne vais pas pleurer quand même ! Pas pour ces gars vraiment pas malins, mais nooon !  Mais en fait ces mots portés sur moi m’ont laissé un goût amer. En fait il y a quelques jours je pensais à ça, à ma taille. Je me disais que ça avait été un complexe à cause de tout ceux qui me rappelaient tous les jours « t’es petite ». Mais qu’aujourd’hui les gens me voient plus comme petite mais me voient moi, normale et après oui petite, détails physique. Mais à la seconde où je les ai entendu je me suis dit que du coup je me trompais sûrement, en fait peut être que si, on ne voit que ça. 

Bien sûr ces gars là sont mal élevés, eux ils disent, ils pensent forts. Mais les autres ils pensent tout court. Alors est ce que dans la rue on me voit comme « marrante » par ma taille ? « Toute petite » ?

J’ai vraiment pris une claque dans ma confiance en moi qui avait pourtant grimpée. Ils ont eu ce pouvoir là, me créer des complexes. Ça a été super humiliant surtout que je pense que d’autres personnes ont entendu. Ils parlaient fort pour que j’entende, j’avais mes écouteurs mais pas encore de musique, je les ai même retiré pour montrer que j’entendais mais ils continuaient.
J’ai fais comme si je n’entendais pas, ou comme si je m’en fichais. J’avais envie de me retourner et de les insulter mais j’avais peur d’être ridicule du haut de mes 1m55. Mais insulter quelqu’un c’est vraiment inutile et stupide. En fait j’aurais voulu leur faire comprendre que ça peut être blessant et qu’ils font du mal en faisant ça. Leur dire, leur parler calmement…

Je pense que ce n’était pas leur intention quand même alors auraient ils pris conscience ?

Enfin, voilà, j’ai pleuré pendant 5minutes, le temps de quelques stations de tram. J’ai commencé à écrire cet article et mes petites larmes ont séchées. L’article a donc été écrit « à chaud ».  Mais je ne suis pas bouleversée ou trop marquée par cette histoire, ça m’a fait un peu de mal mais je vais très trèèès bien. Ces deux loustics n’auront jamais l’emprise de mon sentiment de bien être dans mes baskets.

Je vous embrasse et vous retrouve très très vite,

Sophie. *