Mon téléphone me réveille, « allez Sophie debout debout ! »
Bon en vrai le bruit du vibreur est plus fort que la sonnerie donc ça ressemble plus à « VVRRR VRRR VRRR ». On ne réfléchit pas, on allume la lumière qui éclaire petit à petit, tout en douceur. Ça n’adoucit pourtant pas la mauvaise humeur et l’envie de rester au lit qui garde encore la chaleur et les jolies rêves de la nuit.
Aujourd’hui comme hier et comme demain je vais prendre mon sac de cours en me disant que je n’ai pas bien fini mes devoirs et que je me suis couchée trop tard.
Je vais me maquiller, m’habiller, me coiffer et déjeuner.
Mon bus passe dans 2 minutes. Tant pis je ferai du stop mais je refuse de me dépêcher pour déjeuner.
Voilà et c’est comme ça que je me retrouve le pouce levé pratiquement tous les matins.
Parfois la première voiture s’arrête, parfois j’en vois près d’une trentaine passer devant moi sans même ralentir.
Et là je me demande… Est ce qu’ils me voient ? Est ce que je fais peur ? Il y en a pas un parmi eux qui veut bien s’arrêter le temps de 10 secondes maximum pour me monter à la gare ? Tout le monde y va pourtant !
C’est à bien plus d’une demie heure à pied, en plus c’est une côte à monter, en plus il fait froid et en plus je suis déjà en retard !
Arrivée à la gare, comme tous ces hommes d’affaires, ces étudiants, ces fonctionnaires je vais la jouer stratégique pour arriver le plus tôt possible à Paris. Attendre le TER qui est annoncé avec 20 minutes de retard ou prendre le RER qui met 40 minutes ?
« Le train TER Picardie arrive en gare de Paris Nord, toute l’équipe SNCF vous souhaite une bonne journée »
Bien. Ça c’est le top départ de la course Parisienne.
Un pied par terre et hop! C’est parti !
Je marche vite, je double tout le monde, je me laisse transporter! Que je sois en retard ou pas le rythme Parisien m’emporte.
La tempête continue le temps de prendre le RER B et le métro 10 jusqu’à mon école.
L’envie de m’échapper de ce troupeau de mouton est présente tous les matins. Je pourrai descendre quelques stations plus tôt ou plus tard, me perdre dans Paris, regarder les gens passer, m’asseoir sur les marches du Sacré Cœur, analyser tous les touristes qui s’émerveillent de la beauté de Paris à travers leurs écrans. Toute la journée ! Oui, je pourrai !
Mais pour oublier cette idée le temps d’arriver, je lis, écoute la musique, je chasse mes pensées pour comme tout le monde quoi…
Puis la journée, les cours s’enchaînent, jusqu’au lendemain où je retrouve une fois de plus une routine incessante.
Sophie.*